L’AMAP ouvre à ses membres la possibilité de donner une cohérence à leurs achats responsables en les élargissant aux produits quotidiens pour le corps et la maison (cosmétiques, soins du corps, d’entretien, ménagers etc).
Le Comptoir des lys et Abonébio nous fournissent en produits pour le corps, la maison et le jardin avec pédagogie, prix serrés et engagement sincère. Une commande groupée circule tous les 3 mois. Céline et Corentin prennent la peine de venir livrer les commandes au local.
Un article d’un supplément de Ouest-France (7 février 2014) dévoile une belle aventure.
Quand Jeanine Gabory, 71 ans, visite l’usine dirigée par son fils à Somloire (Maine-et-Loire), elle fait la bise une fois sur deux. C’est qu’elle est un peu chez elle, dans ce beau bâtiment où le bois s’est niché partout, où des parfums d’huiles essentielles nous devancent. C’est que l’entreprise, spécialisée dans les produits de nettoyage et cosmétiques bio – un des leaders en France – est un peu son quatrième enfant. « Il y avait mieux à faire »
Fille d’agriculteur, Jeanine a suivi les cours que l’on suivait alors, jeune fille dans cette terre de la Vendée militaire version angevine : des cours de couture. De fil en aiguille, elle se retrouve maman dès ses 20 ans. « Mais je rêvais d’autre chose », avoue-t-elle doucement, en retraçant au côté de Samuel, le premier de ses enfants, le chemin parcouru.
Le déclic arrive dans les années 70. Son mari, agriculteur, se reconvertit et devient commercial en compléments alimentaires pour animaux. Jeanine, elle, « bercée par une grand-mère proche de la nature et des fleurs » et allergique aux cosmétiques traditionnels, se lance dans la vente à domicile de la gamme spécialisée Rayonnor. « Peu à peu, tout en élevant mes enfants, j’ai commencé à recruter des vendeuses. Ça marchait bien. Mais il y avait mieux à faire. »
Le rêve prendra forme en 1983, d’abord dans le garage de la maison familiale, 9, rue des Mauges, au coeur de Somloire. « J’ai fait le tour de France pour trouver des produits sur base végétale. Et c’était parti ! À 42 ans. J’ai préparé ma gamme Fleur des Mauges et me suis lancée seule dans la vente en juillet 85. J’ai demandé au banquier de me financer, il m’a dit : « Le bio, ça ne rapportera jamais ! » »
L’entreprise, pourtant, se développe. Puis, au mitan des années 90, le rêve prend sa forme définitive avec l’irruption dans le jeu de son propre fils. Après des études d’animateur socioculturel et dix ans dans le tourisme en montagne, Samuel Gabory, « réconcilié avec le monde de l’entreprise » en organisant des séminaires, propose tout à trac à sa mère de l’aider. Un beau cadeau.
Ensuite ? L’entreprise décolle, laboure sa niche ; en 2000, Jeanine part en retraite et Samuel prend les commandes. En 2001, une dizaine de salariés accompagnent la création du Comptoir des lys, pour développer en magasins spécialisés (Biocoop et autres) la marque Étamine du Lys. Là aussi, un petit nom choisi par Jeanine, en référence aux fleurs et à une rivière de la région. Depuis, l’usine a été agrandie quatre fois. « Je suis admirative »
Quel bilan désormais ? Jeanine se dit « admirative de ce que Samuel a fait », « contente de voir que mon amour de l’environnement se poursuit », concluant : « Nous avons besoin de la nature et, au départ, je me sentais marginale. »
Quant à Samuel, il est visiblement fier du parcours de sa maman, qu’il a amplifié avec des salariés parfois très proches comme sa propre épouse (chargée de communication) ou un ami de maternelle, responsable administratif et financier.
L’avenir ? « Vous savez, dit-il, lui aussi avec douceur mais plus d’assurance, nous ne sommes pas des ayatollahs du bio. Mais je suis convaincu que la naturalité est un domaine d’avenir, au coeur des innovations de demain. Nous sommes devenus des spécialistes de l’univers de la santé et du bien-être et nous allons continuer à nous faire entendre dans le brouhaha du développement durable. » Allez, fin de la visite. Jeanine fait une dernière bise… Cette fois à son fils.
