Un article de Ouest-France daté du 27/08/2017 sur le verger de Paul Gautreau, à Juvardeil, qui distribue l’AMAP en noix et noisettes et produits dérivés de noix.

« Oh, non ! C’est pas vrai ! » peste Paul Gautreau. Un arbre est à terre. Effondré sous le poids des noix qui mûrissaient sur ses branches. Il avait 60 ans et comptait parmi les premiers noyers plantés sur cette parcelle agricole de 12,5 ha, à Juvardeil.
Le producteur de 50 ans ne sait pas encore s’il pourra récupérer les fruits, la récolte des noix n’étant prévue qu’en octobre.
Sur les différentes exploitations de Paul Gautreau, qui font au total 30 ha, trônent 3 000 noyers parfaitement alignés. Une majestueuse forêt aux allées interminables. Mais ça n’a pas toujours été aussi beau.
« Paradis des chevreuils et des sangliers »
En 2009, Paul Gautreau entend parler, par son oncle, d’une noyeraie en friche. Le hasard fait bien les choses. Depuis quelques années, cet ancien commercial dans les systèmes d’irrigation agricole voulait revenir à ses premiers amours. « Mon père était arboriculteur, dans les pommes, en Loire-Atlantique, et j’ai une formation initiale en arboriculture. »
Malgré les ronces qui s’élevaient jusqu’à trois mètres de haut, Paul Gautreau n’avait qu’une idée en tête : restaurer l’exploitation abandonnée et devenir nuciculteur. « C’était complètement inaccessible ! Un paradis pour les chevreuils et les sangliers. Et puis, le propriétaire avait déjà commencé à arracher des arbres. Je voulais préserver ce patrimoine local. » Il faut dire qu’une noyeraie de cette taille dans le Maine-et-Loire, ça ne court pas les rues !
« J’ai l’impression d’être utile »
Pendant trois semaines, seul, il a tout débroussaillé. Il a ensuite planté de nouveaux arbres, principalement des noyers mais aussi des noisetiers. « Il faut quinze ans après plantation pour avoir des noix. Les noisettes, c’est trois ans. » Il a loué la terre juvardeillaise pendant deux ans et en est devenu propriétaire en 2011.
Il cultive par ailleurs d’autres terrains dans les communes d’Angrie, de Huillé, Villevêque et Tiercé, ce qui lui permet d’accroître sa production de noix. « Depuis que j’ai commencé mon activité, je n’ai jamais été aussi heureux ! J’ai l’impression d’être utile. »
Jusqu’en 2014, Paul Gautreau avait gardé son travail de commercial en parallèle. « Je ne vis que depuis deux ans de ma production. Avant, c’est Marie, ma femme, qui faisait bouillir la marmite. Heureusement qu’elle était là ! »
En 2016, 30 tonnes de noix et 600 kg de noisettes ont été produits pour un chiffre d’affaires de 200 000 €. Mais 2017 s’annonce un peu plus compliquée. La faute aux gelées de la fin avril qui rendent exploitables sept hectares.
Ses fruits à coques se vendent principalement dans les épiceries bio. Mais Paul Gautreau a souhaité valoriser autrement sa production. Douze produits à base de noix ont vu le jour. Parmi eux, huile et vin de noix, des cerneaux de noix enrobés de chocolat ou encore des caramels aux noix.